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nom(s), prénom(s)

Elle est née à Austin, dans le Texas. → Elle est allée à l'école avec Etheniel lorsqu'ils étaient enfants. → Ses parents ont divorcé quand elle a eu dix ans, elle en a plutôt souffert mais l'a tu afin d'être présente pour sa petite sœur. → Elle a toujours été bonne en classe, et très appréciée par tous ceux qu'elle connaissait. → Elle a vécu une tragédie à quatorze ans : la mort de son grand frère. → Étant très proche de lui, elle lui rend hommage en vivant pour eux deux. → A dix-huit ans, après le lycée, elle est acceptée à l'université d'Albuquerque et elle décide de s'y rendre, s'éloignant de sa famille, mais restant à proximité au cas où on aurait besoin d'elle. → Elle est passionnée de photographie et passe son temps à observer les paysages du Nouveau Mexique.

« Etheniel Delweet ? » La voix ne me parait pas familière et, pourtant, c'est bien mon nom qui a claqué dans l'air confiné du café. Installé au comptoir, des feuilles de cours de pénal devant moi, je me tourne vers la jeune femme. Il y a quelques secondes de flottement, durant lesquels j'essaie de la situer dans ma vie. Pourtant, elle ne me dit rien. Elle est d'une constitution plutôt frêle, ses mèches dorées retombent sur ses épaules, et j'imagine bien que, si je l'avais déjà rencontrée, je l'aurais reconnue. « On se connaît ? » je fais tandis que mon stylo glisse entre mes doigts en un mouvement continu, répétitif. « On s'est connu il y a très longtemps. J'ai lu ton prénom... » explique-t-elle en pointant mes feuilles du doigt. Je suis la direction des yeux et m'aperçois, en effet, que mon nom est inscrit en haut de la page. Je relève les iris sur elle, m'attendant à ce qu'elle m'explique la suite, comment on s'est connu ou quelque chose dans ce genre là, mais elle se contente de me sourire avec une lueur intense dans le regard. Elle me met presque mal à l'aise, cette jeune fille trop joyeuse pour moi, alors qu'on ne s'est échangé que quelques mots. C'est comme une aura qui l'entoure, un parfum sucré qu'elle dégage. « Et, hum, tu es ? » Un rire s'échappe de ses lèvres, pendant qu'elle se traite d'idiote et qu'elle me tend la main en prononçant son nom. Brusquement, ça me rappelle le Texas, mon enfance, mon école. Je la remets immédiatement. « Oh, tu voulais toujours nous faire jouer avec les filles dans la cour de récré. » Encore une fois, elle rit, et je suis surpris par ce son si franc. Suis-je si aigri que le vrai rire, celui qui sort du fond du cœur, m'est devenu inconnu ? En tout cas, c'est agréable. « Oui, mais vous préfériez le baseball. » Je me demande soudainement ce qu'il s'est dit sur moi, qui suis parti si précipitamment après la mort de mes parents. « Qu'est-ce que tu deviens ? » C'est une question à laquelle je n'ai pas l'habitude de répondre ; pourtant, cette fois, c'est différent. Je me défile en lui disant que je dois m'en aller mais, quand elle me propose qu'on se revoie à la patinoire - endroit insolite où je n'aurais jamais mis les pieds en temps normal - j'accepte.