Keep holding on 'cause you know we'll make it through. Just stay strong 'cause you know I'm here for you. There's nothing you could say, nothing you could do. There's no other way when it comes to the truth. So keep holding on 'cause you know we'll make it through.

Amour, haine, une si fine ligne entre les deux. Il suffit d'une seconde pour passer de l'un à l'autre. J'avais connu ça. Les changements soudain, ce n'est jamais bon. Surtout lorsqu'il s'agit de votre meilleure amie. Le départ de Jessie m'avait bouleversée. Pourtant, j'aurais pu évité tout ça. Je savais très bien ce que je faisais et ce que ça allait provoquer. Pourtant, je suis allée au bout. Je n'ai jamais regretté cela, mais j'avais osé espérer que les choses s'arrangeraient. Avec Jessie à l'autre bout du monde, ce n'était pas simple, voire carrément impossible. Tout ça pour un garçon. Pas n'importe lequel, je devais bien l'avouer. Mais tout de même. Comment avait-on pu en arriver là ? Passer d'un trio infernal, meilleurs amis au monde, à des vies complètement éloignées. Il y a encore quelques mois, je n'avais plus aucune nouvelle, ni de Jessie, ni d'Emrys. Deux ans après notre rupture d'un commun accord, Emrys avait disparu de ma vie, pour notre bien à tous les deux. Quant à Jessie, elle avait quitté Albuquerque à ses dix-huit ans. A l'époque, sa mère m'avait dit qu'elle était partie à Paris. Mais j'avais ignoré pendant de nombreuses années ce qu'elle était devenue. Jusqu'à ce qu'elle revienne dans ma vie, quelques semaines auparavant. Au moment où Emrys et moi avions repris contact. C'était drôle comme la vie pouvait avoir d'énormes coïncidences comme celles-ci. Je n'avais qu'un souhait aujourd'hui, redevenir comme nous étions avant. J'étais plus sereine, plus posée. J'avais un métier que j'adorais, et j'étais sûre que je n'éprouvais plus rien pour Emrys, ce qui faciliterait mes relations avec Jessie. Il n'était plus qu'un ami, et j'avais assez à penser avec Clyde. Maintenant, je ne me concentrais que sur mon amitié avec Jessie. J'avais passé sept ans de ma vie sans ma meilleure amie à mes côtés. Autant dire que c'était long, très long. Et aujourd'hui qu'elle était de nouveau là, je n'étais pas prête de la laisser filer à nouveau. Après être passée au Starbucks pour acheter deux cafés et des donuts, je traversais les rues sous le soleil matinal d'Albuquerque pour arriver à la maison familiale des Sullivan. Je me baissais pour ramasser la clé qui résidait sous le paillasson et m'introduit dans la maison sans faire de bruit. Je ne savais pas si elle était seule ou pas, mais même si quelqu'un de sa famille était là, je ne dérangerais pas. J'avais toujours été la bienvenue, et ils étaient habitués à me voir à la sortie du lit. Je montais les escaliers délicatement et n'eus pas de mal à trouver la chambre de Jessie. J'étais venue ici tellement de fois. Je refermais la porte derrière moi comme je le pouvais avec les mains remplies, et allumait la lumière. « Allez, debout ma belle, c'est l'heure ! » J'allais m'asseoir sur son lit après avoir tiré la tête. Elle grogna. « Avant de râler, regarde ce que je t'ai apporté. » dis-je avec un énorme sourire, fière de moi, en lui tendant son café et la boîte de donuts.