Aphrodite G. Reynolds
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| Sujet: ► Don't do your wrists any harm ♪ - Esther - Sam 4 Juin - 18:30 | |
| Le réveil, c'est toujours une chose difficile. Reprendre ses esprits, se rendre compte que non, on a pas changé de vie, on est pas mort non plus. On est toujours vivant sur cette putain de Terre, et les autres cons aussi. Rien n'a changé. En même temps, faut être stupide pour penser un instant que quelques heures de sommeil suffiraient à arranger les choses. On a le même mal de crâne dû à la gueule de bois de la veille. La même envie de crever, en soit. Et pourtant. J'ouvre les yeux. Je refais surface. J'essaye de me rappeler de la nuit, mais, comme à chaque fois, c'est vague. Une fille, j'crois que j'ai couché avec une fille hier. Ouais. Je viens d'en voir une allongée à mes côtés. Une brune. Elle était jolie hier. Elle l'est sans doute encore aujourd'hui. C'était un bon coup. Et c'est à peu près tout ce dont je me souviens. A vrai dire, j'ignore son prénom, je doute même l'avoir connu un jour. J'imagine qu'on a pas dû traîner avant de baiser. Un bonsoir, quelques verres, à peine le temps de discuter qu'on s'envoie en l'air. C'est rapide et on perd pas de temps, j'imagine qu'elle a tout de suite deviné ce que je voulais, et je pense qu'elle désirait la même chose, sinon on en serait sans doute pas là. Si je me souviens bien, Apölyne est pas là ce matin, elle devait se faire sauter par un blaireau qu'elle a rencontré y'a quelques jours. J'ai la maison pour moi toute seule. Et la belle au bois dormant, bien sûr. Enfin, j'espère sincèrement qu'elle compte pas squatter ici toute la matinée, parce que c'est pas du tout mon genre de partager le petit déjeuner avec une conquête. De toutes manières, j'ai pas faim. J'ai jamais faim. On va dire que j'ai un minimum de politesse et que j'aimerai éviter de devoir la virer de chez moi. Pour le moment, elle roupille. Alors je me lève, je récupère mes fringues éparpillées un peu partout, et je sors. Chaque bouffée d'air frais me donne envie de gerber. Je sors alors mon paquet de clope, mon briquet fétiche et j'en allume une. Dieu que ça fait du bien. Comme tout le temps. L'une des choses auxquelles je suis accroc. Comme d'habitude, j'ai rien à foutre de ma journée. Alors que certains se tuent au travail, moi, je glande. J'ai pas besoin de travailler, j'ai de l'argent. J'ai pas besoin de faire des études, parce que ça ne peut me servir qu'à trouver un beau travail et, au final, gagner de l'argent. Des choses inutiles quand on est fille de riches. C'est beau la vie. Je me fais profondément chier, alors j'me fous en l'air en fumant, buvant, sniffant et, le meilleur pour la fin, en couchant à droite et à gauche. Une occupation comme une autre en fait.
Une fois ma clope terminée, achevée, je lève le camps et je décide de rentrer histoire de voir si la demoiselle est réveillée ou si je vais devoir la foutre à la porte. J'ai pas que ça à faire. Je dis ça, en fait, mon unique programme de la matinée consiste à faire un brin de shopping pour renouveler la garde-robe – même si je n'ai porté qu'une seule fois les vêtements que je possède – et a aller à un dîner avec un type que je ne connais qu'à peine. J'imagine que ses intentions envers moi ne sont pas très catholiques. Bon point, la fille s'est réveillée puisque mon lit est désormais vide. Mauvais point, je sais qu'elle n'est pas partie, puisque je l'aurais vu franchir la porte d'entrée. Et merde. Je préfère largement avoir affaire à des gens qui me plante au petit matin. Au moins, je passe rapidement à autre chose, ou plutôt à quelqu'un d'autre. Porte de la salle de bain grande ouverte, silhouette féminine vers la baignoire. Pitié, ne me dite pas qu'elle compte squatter chez moi et prendre un bain tout de même. Et après, elle va vouloir que je lui offre le petit déjeuner aussi. « J'espère que tu comptes pas squatter ici. T'étais un coup d'une nuit. C'est le matin. Techniquement, j'aurai jamais dû te voir à mon réveil. » lui dis-je franchement. Je n'ai aucun tact, et je n'en ai pas besoin. Je dis les choses comme elles viennent, tant pis si ça blesse. En l'occurrence, là, je voulais qu'elle se barre. En fait, j'ai même pas envie de connaître son nom, ni même le son de sa voix. Ni même son visage. Rien. Tandis que je prends ma brosse à dent -bah ouais, un peu d'hygiène merde, d'autant plus que j'sais pas ce que je lui ai fait à cette fille hier - je remarque qu'elle est pas mal étrange cette nana. C'est pas dans mon habitude de m’intéresser aux gens, mais c'est-à-dire que je crois qu'elle est en train de saigner à blanc là. Enfin, j'exagère, elle se mutile. Charmant. « si tu comptes crever, ce serait sympa d'aller le faire ailleurs. » Je veux pas d'ennuis en fait, avec les flics et tout. Imaginez qu'elle se taillade les veines, là, tout de suite. Je serais partagée entre la laisser crever dans MA salle de bain – vive le ménage après – ou à tenter de la sauver, et vive les emmerdes après. J'ai pas choisie la bonne hier. |
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