Sujet: maryann&jayce ♦ « i wish you could be happy instead. » Lun 6 Juin - 1:48
MARYANN & JAYCE « there's nothing else i can do but love you the best i can. »
Citation :
Rejoins-moi à la plage dans quinze minutes. S’te-plaît. »
« C’est qui? » Assise à la table, en train de manger mon bol de céréales, j’avais relevé la tête sur mon frère qui fouillait dans le frigidaire. Il avait probablement entendu la vibration de mon téléphone contre la table, et comme il avait toujours été trop curieux sur ma vie, il avait pas pu s’empêcher de me poser des questions, comme il le faisait toujours. « Jayce. Il veut que j’le rejoigne à la plage. » Son air s’était renfrogné alors qu’avec sa pomme, il était venu prendre place en face de moi. Je l’avais regardé longuement, à la recherche d’une réponse qui ne vint pas. Je connaissais mon frère, je savais qu’il retenait un commentaire quelconque au fond de lui et qu’après quelques secondes, il se sentirait obligé de le dire à voix haute. J’avais baissé le regard dans mon bol de céréales alors que déjà, la voix de Jacob me parvenait finalement aux oreilles. « Fais-le attendre. Il le mérite après tout. » J’avais lâché un petit rire, déchiré entre cette envie de me moquer ou encore de pleurer face à ce souvenir récent. Jamais les choses n’avaient semblé aussi tendus avec mon meilleur ami, et je détestais ne pas pouvoir me tourner vers lui en tout temps. Je détestais être en froid avec lui, ne pas pouvoir lui parler en permanence. C’était mon meilleur ami et jamais en plus de vingt ans nous avions été en froid aussi longtemps. Jamais, et je voulais déjà que ça arrête.
Et comme mon frère me l’avait conseillé, j’avais pris mon temps. J’avais pris le temps de m’arranger les cheveux, de me maquiller légèrement. Je m’étais même forcée à prendre mon temps pour choisir mes vêtements, même si au fond, tout le monde savait que j’y accordais aucune réelle importance. J’avais enfilé une paire de short en jeans, une parmi tant d’autres alors qu’une très simple camisole bleu déposait désormais sur le haut de mon corps. J’avais fais un signe de tête à Raphaël en sortant de la maison, qui m’avait encouragé en levant son pouce et c’est à pied que je m’étais dirigée vers la plage. Ça ne prenait qu’une dizaine de minutes de l’appartement que je partageais avec mon frère, et si on considérait le temps que j’avais pris à me préparer avant de partir, j’allais être en retard d’une vingtaine de minutes, mais j’essayais d’agir comme si je m’en foutais. Il fallait carrément que je me retienne pour ne pas tout simplement partir à courir à travers des rues du Nouveau-Mexique pour aller le rejoindre. Je devais rester calme, paisible, des mots qui me définissaient parfaitement bien en temps normal, mais des états mentaux qui étaient plus durs à atteindre quand une dispute avec Jayce entrait dans l’image. Et c’est dans des moments comme celui-là que je m’en voulais de lui avoir fait une aussi grande place dans ma vie, dans mon coeur. Comme si dès le moment où il allait mal, j’étais forcée d’aller mal avec lui. C’était désagréable, déplaisant. Je n’étais plus moi si je n’étais pas avec lui. De façon abusée, obsessive. Il avait cette importance à mes yeux qui était irremplaçable, et peu de gens semblaient comprendre le lien qui me joignait au jeune homme. Même moi, j’arrivais pas à le comprendre, à le décrire. Et ça en était troublant par moments.
J’avais l’impression d’être arrivé trop tôt, d’être arrivé trop vite. Alors que mes pieds me menaient vers la plage, je ne savais pas si j’étais prête à une autre confrontation avec lui. Notre dernière rencontre me venait encore à l’esprit, et je pouvais pas faire la fille qui avait tout oublié. Non seulement j’en avais pas envie, mais en plus je voulais qu’il réalise. Qu’il réalise que je ne prendrais pas d’un meilleur ami insouciant, qui ne fait pas attention à ce qu’il fait ou encore au monde qui l’entoure. Je n’allais pas me la jouer tolérante et patiente comme je l’avais fais avec Logan, c’était trop facile de pardonner sans rien dire. J’avais appris de mes erreurs quatre ans auparavant, je n’allais certainement pas laisser mon meilleur ami tombé aussi bas. Je ne mis pas longtemps à reconnaître la silhouette du jeune homme au loin, les pieds dans la mer. Il m’avait attendu. Même si je l’avais fait volontairement attendre, il était resté là. Je ne pus empêché un sourire de naître sur le coin de mes lèvres, un sourire que je fis disparaître avant de m’approcher de lui évidemment. À seulement quelques mètres de lui, j’avais laissé ma première réplique planée sur la plage, envolée par le vent, noyer dans la mer. Des mots brusques, des mots durs. Des mots définissant si bien l’humeur dans laquelle il me mettait, malgré tout. « Encore heureux que tu retrouves pas au commissariat à cette heure avancée du jour. Pas trop saoul en ce moment? Avec tes nouvelles habitudes, on peut pas savoir. » Je m’en voulais d’agir comme je le faisais, de laisser ma colère se déverser sur lui, mais je ne savais tout simplement pas comment agir autrement. J’avais trop peur de m’abaisser une nouvelle fois, de le laisser prendre tout le contrôle et de lui faire savoir que je serais toujours là pour le sortir de la merde. Parce qu’une partie de moi savait que je ne pourrais pas lui laisser quoique ce soit lui arriver, mais je ne voulais pas qu’il en abuse. On avait déjà abusé de moi, trop longtemps. Et il le savait parfaitement. « Qu’est-ce que tu m’veux Jayce? »
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