« Bird’ c’est l’heure de se mettre au lit ! » Cria ma mère, je descendis du canapé pour me mettre à courir dans notre petit maison. Je n’ai que huit ans et ma passion ne pas écouter ma maman. J’étais une petite rebelle dans l’âme, ce qui faisait bien rire ma mère quand j’agissais comme ça. Elle priait souvent le ciel d’avoir qu’une seule fille aussi excitée que moi, deux comme moi je crois que maman serait déjà lessivée. J’entendis le rire de maman dans la cuisine, elle savait que j’allais encore faire de la résistance pour dormir. C’était comme cela chaque soir depuis quelques semaines. « Si tu n’es pas au lit dans deux minutes jeune fille, tu n’auras pas de fête d’anniversaire Birdy. » Maman savait comment me mettre au lit d’ailleurs, je montai les escaliers rapidement et courir aussi vite que je pu jusqu’à ma chambre. Me glissant rapidement sous me couvertures, maman arriva quelques secondes plus tard pour venir me border. « Maman quand est-ce que papa revient ? » Une certaine tristesse envahir les yeux de ma mère, je n’ai jamais connu mon père à part dans les incroyables histoires que maman me racontaient. Il voyage beaucoup pour servir son pays, il était un héros à mes yeux. Maman caressa mes cheveux avant de déposer un baiser sur mon front. « Je ne sais pas ma puce, ton papa…. Est très pris ces derniers temps. » Elle semblait encore plus déçue que moi, peut être que je me faisais des histoires. Je ne comprends jamais rien aux histoires de grands. Elle m’embrassa encore une fois sur le front avant d’éteindre ma petite lampe posée sur ma table de nuit. Je regardai ma mère sortir de ma chambre, j’essaie d’imaginer mon papa dans une jungle amazonienne. Combattant les méchants, maman me disait souvent que j’avais une imagination trop débordante. A huit ans nous n’avions que cela pour rendre ce monde plus joyeux que maintenant. Même si parfois il m’arrivait de me mettre dans des situations assez embarrassantes. Le silence envahissait petit à petit la maison, qui se brisait parfois par le vent qui s’infiltrait sous nos fenêtres. Une nuit calme et paisible dans le quartier ce qui change des autres nuits, généralement monsieur Martinez mettait son poste de télévision sur maximum pour couvrir je ne sais quel bruit. Les murs n’étaient pas très épais je dois dire mais, je m’étais habituée à toutes ces choses. « Hey Jenna ! » Un sourire malicieux s’afficha sur mon visage, cette voix je la reconnaissais c’était celle de l’oncle Andy. Le frère de maman, il passait souvent à la maison pour tenir compagnie à maman et qu’il n’avait pas un endroit où dormir généralement. J’entendis les protestations habituelles de maman, oncle Andy avait parfois du mal à assimiler que je n’ai que huit ans et que j’avais besoin de dormir. Mais, moi j’aimais ces visites et je n’avais pas vraiment sommeil. Je sortis discrètement de ma chambre et descendis une unique marche de l’escalier. Les pleurs de maman m’avaient stoppés nette, je fronçais légèrement les sourcils. « Jenna il ne faut pas te mettre dans ses états. » Oncle Andy tenait maman dans ses bras, elle essayait de se reprendre mais les larmes coulaient encore et encore. « Facile pour toi Andy, tu n’as pas une fille qui réclame sans cesse son père. » Maman essuya ses larmes avec le torchon de la cuisine, tout en reniflant négligemment. Elle perdait un peu sa beauté comme ça. « Soit mais je t’avais mis en garde contre ça. Tu n’aurais jamais du croire cet homme. » « Je le sais tout ça, ne remue pas le couteau dans la plaie. J’avais espéré qu’il vienne au moins l’avoir encore une fois. A croire que sa fille est une honte à ses yeux. » Oncle Andy se versa un verre de whisky et un autre pour maman. « N’oublie que c’est un homme riche et populaire dans sa ville, tromper sa femme et avoir une enfant avec son amante et très mal vue pour lui. » « Certes mais ce n’est pas une raison pour qu’il ne veuille pas voir Birdy ! » Je n’avais même pas remarqué que j’étais à présent assise sur la marche, j’essayais de comprendre un semblant d’informations. Mais tellement de choses arrivaient à mon cerveau de gamine. Je ne comprenais pas vraiment pourquoi mon père biologique ne voulait pas me connaitre. D’un coup je me levai de cette marche les larmes recouvrant mon visage d’ange. Moi qui avais fait tellement de rêve sur lui, espérant un jour qu’il me tiendrait dans ses bras Fier et heureux d’avoir une fille comme moi.

« Bird’ bouge ton cul de là ! » Allongée sur le dos dans le canapé, quelques secondes plutôt je regardais la télévision. Je levai les yeux vers Silas, mon meilleur ami d’enfance, mon voisin, mon confident mon tout. Nos mères sont amies depuis le jardin d’enfant, c’est tout naturel que Silas et moi devenions amis à notre tour. On se complète parfaitement, nos mères ont même cru que lui et moi allions sortir ensemble. C’est bien une chose qui n’arriverait jamais entre nous, l’amitié était bien plus important et aucun de nous deux voulions briser ce lien fort que nous avions bâti pendant seize ans. Nous avions même passé un accord quand nous avions cinq ou six ans, lorsqu’un de nous éprouve des sentiments on lui dirait et on mettrait fin à tout ça. Oui c’était radical mais nous étions que des gamins qui rejetons toutes formes d’amour. « Oh la ferme Silas, j’entends que dalle avec tes jérémiades ! » Je savais pertinemment que Silas ne laissera pas facilement dominer et surtout par moi. Ce dernier finit par s’assoir sur moi, j’eu le souffle coupé avec mes quarante kilos tout mouillés je ne pouvais pas supporter le poids de cet adolescent de seize ans. « Qu’est-ce que tu as mangé ? Une vache ou quoi ? » « A ta place je ne ferais pas trop la rigolote de service. » « Ne compte pas sur moi pour être comme ces poufs qui te courent après. Je vaux mieux que ça. » Malgré ces seize ans Silas avaient un tableau de chasse bien rempli, je ne compte même plus le nombre de fille écervelée qui frappe à sa porte. Je ne cautionnais pas non plus qu’il drague toutes ces filles. Certaines ne méritaient pas le traitement que Silas les réserve après avoir passé du bon temps avec lui. « Je sais bien ce que tu vaux, tu sais bien que je n’oserais jamais faire une chose pareille avec toi. » Je balançais un oreiller dans le visage de ce cher Silas, pour effacer ce sourire niais qui était apparu sur son visage. Je détestais quand il faisait cela, il ne se rendait pas vraiment compte qu’il agissait comme si j’étais une de ces filles. « Alors ça tu vas le regretter ! » « Ouh j’ai peur bon maintenant si tu bougeais ton cul ! » Bien évidemment il ne bougea pas d’un centimètre en se mettant à me chatouiller, derrière mon allure de grande gueule j’avais bien un point faible. A force de gesticuler comme un pantin, nous avions fini à cette allure par terre. « Aie ! » Chanceuse comme je suis j’avais amorti la chute de Silas, ce qui d’ailleurs la situation assez bizarre. Sans comprendre pourquoi je fixais ce dernier, vous savez c’est comme dans ces films où les deux meilleurs amis s’embrassent comme par hasard. Silas déplaça quelques mèches dégageant au maximum mon visage, ce qu’on voit dans les films se réalisent-ils vraiment ? « Au revoir les enfants et protéger vous. » Mon visage vira au rouge d’un coup la honte que je venais de subir. Je poussai Silas avant de m’installai à nouveau dans le canapé, ce dernier se mit à rire comme un imbécile. « Tu mourrais d’envie de m’embrasser avoue-le. » « Dans tes rêves Silas, je préférerais mille fois embrasser Gordon. » « Tu mens très mal tu sais, allez avoue-le Birdy. » « Tu sais parfois t’es qu’un gros….. » Silas c’était emparé de mes lèvres au début surprise je finis par répondre au baiser. « C’est moi ou c’était bizarre ? » « C’était comme si j’embrassais mon propre frère. » « T’en as pas banane. » Je lui balançai à nouveau un oreiller en pleine tronche, finalement non les films ne deviennent pas réalité. Nous étions d’accord Silas et moi pour dire que ce baiser était étrange, que rien d’extraordinaire ne s’était produit à ce moment là. Silas prit place à côté de moi me prenant dans ses bras. « Espèce d’idiot ! »

« Mademoiselle Hemingway ? » Je venais d’enfiler ma veste lorsque la secrétaire m’interpella. Je levai les yeux vers elle, madame Montgomery était du genre frêle mais ses gestes étaient d’une telle grâce qu’au début j’avais eu du mal à croire qu’elle avait été danseuse de ballet classique. J’aurai aimé avoir son potentiel mais il fallait des années, des années et des années d’entrainement pour arriver à un aussi bon niveau. Je ne faisais que de la danse que depuis mes huit ans, et j’avais du abandonner pendant un an ma passion pour m’occuper de ma mère. Quand on croit que tout va dans le meilleur des mondes, celle-ci vous fait une sale crasse. Encore le mot était faible ma mère était atteinte d’un cancer. Les frais d’hospitalisation était énorme j’avais du sacrifier mes cours de danse pour qu’on puisse payer les soins pour elle. Je ne regrettais rien ma mère était ce que j’avais de plus précieux au monde. J’avais aussi refusé l’aide de Jayce, même s’il voulait absolument m’aider. Je le connaissais très bien et qu’il avait payé quand même les frais. Quatre années se sont écoulées depuis notre rencontre. Nous étions très proches et on se chamailler déjà comme un frère et une sœur le ferait. Bref, je me reconcentra sur la secrétaire. « Il y a problème ? » Vu son regard j’en déduisis que oui, j’imaginais le pire à cet instant précis. Même ce silence en devenait insupportable, si je n’étais pas aussi patiente j’aurai presque tué cette pauvre madame Montgomery sur place. « C’est votre mère, elle a été admise à l’hôpital… » Je ne la laissai guère le temps de finir sa phrase, que je dévalai déjà les escaliers. Poussant quelques élèves au passage, je pensais que cette histoire était derrière nous. Que sa rémission était dores est déjà gagnée, le destin nous jouer encore des tours. Je me demande qu’est-ce qu’on avait bien pu faire à Dieu pour mériter une telle punition. J’enfourchai mon vélo pour me rendre à l’hôpital, essayant de me calmer mais je ne parvenais pas à retrouver mon calme. Je m’imaginais déjà la perdre, maman me reprochait souvent cette imagination trop débordante et qu’un jour je finirais par écrire des livres pour les enfants. Ce qui me faisait bien rire d’ailleurs, même Silas se mettait de son côté. Avec tout ça j’étais arrivée à destination, je ne prenais plus la peine de m’arrêter à l’accueil connaissant déjà la moitié du personnel d’oncologie. Maman travaillait souvent dans ce secteur, parfois après l’école je venais avec elle. Elle avait même sa chambre au moins je savais qu’elle avait un minimum de confort. Un homme se trouvait là à son chevet, pas trop loin de la quarantaine d’année un costume surement d’un créateur très connu. Je ne l’avais jamais vu auparavant mais, maman semblait le connaitre de toute évidence. « Hum hum…. » J’avais mal de l’avoir aussi faible, elle devait se détester d’être dans cet état. Maman a toujours eu horreur qu’on s’occupe d’elle, elle nous le faisait bien savoir d’ailleurs. Je la serrai dans mes bras jetant un regard vers cet inconnu. « Birdy c’est ça ? Tu ressemble beaucoup à ta mère... Je vais vous laisser prend bien soin de toi Jenna. » Ma mère souriait comme une adolescente qui venait de tomber amoureuse du mec populaire du lycée. Je ne l’avais jamais sourire comme ça, mais cet homme avait eu raison de son cœur apparemment. L’homme sortit pour une raison inconnu je le suivi dans le couloir. Peut être sa ressemblance avec Jyace. « Excusez-moi comment saviez vous que je suis Birdy ? Vous êtes un ami de ma mère ?» Un sourire apparu sur le visage de cet homme, cette situation semblait le réjouir. « Mon fils m’a beaucoup parlé de toi et j’ai toujours été présent près de toi. » « Vous êtes mon père, je vous imaginais plus grand. » Un rire s’échappa de sa gorge, depuis que j’ai rencontré Jayce je n’ai jamais voulu le voir. Je n’étais pas encore prête pour l’affronter aujourd’hui il se trouvait devant moi. « Ce fut un plaisir de te voir, j’espère qu’on se reverra. » Je lui adressai juste un sourire avant de rejoindre maman dans sa chambre. Elle s’était endormie par rapport aux médicaments, je m’assis près d’elle en repensant à mon père.

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