Pendant longtemps, j'ai cru que ma vie serait parfaite. A onze ans, comme tout le monde, je jouais au barbie et j'étais amoureuse de mon voisin. A treize ans, mon père sombra dans l'alcool et à quinze ans, il devint prêtre. J'ai toujours cru que jamais je n'aurais besoin de faire des choix, que mon père m'aimerait toujours et que les mensonges n'existeraient pas. Aujourd'hui, à vingt et un ans, je vis dans un tissu de mensonge et la présence de mon père me manque. Mon cœur donne l'impression d'être de pierre et je fais exactement ce qu'il veut. Je brise les cœurs qui ne le sont pas encore et je les rend de pierre, comme moi. Je veux pas être seul dans ma douleur lente et pénible, je veux juste quelqu'un qui me comprenne et qui me soutienne. C'est si dur que ça à trouver quelqu'un qui ne veut pas me baiser ? Je recherche juste quelqu'un qui me résistera et me fera changer. Je suis une putain de gamine, incapable de faire confiance et d'avouer sa souffrance. Fuck.

Les basses résonnent dans mes oreilles alors que je rentre dans la salle obscure. C'est tôt, mais j'aime pouvoir regarder les jeunes garçons arriver et choisir ma prochaine cible. Très vite, je choisis ma place, un canapé exactement en face de la porte d'entrée. Je m'oblige à sourire d'un air enjôleur et croise les jambes. Mes bas résilles laissent une vue imprenable sur mon entre-jambe et le regard de ces putains de mecs ne tardent pas à se river sur moi. Tranquillement, je sors une clope que j'allume, et tire dessus pendant quelques minutes. Je finis par appeler un serveur. « Un Cosmopolitan s'il te plait mon beau. Oh et puis non, une tequila ». Mes yeux bleus se plongent dans les siens et je passe ma langue sur mes lèvres avant de laisser échapper un sourire. Je me mord la lèvre avant de lui faire signe de s'en aller. Ce sera lui. Baiser un barman-sexy, le rêve.

Je suis pas de ces filles qui n'osent pas assumer ce qu'elles sont. Au contraire, j'aime baiser et je le dis. Je le clame haut et fort et tout le monde le sait. Je suis une putain de nymphomane incapable de ne pas faire une partie de jambes en l'air en deux jours. J'aime les queues, les bittes et tout ces synonymes bizarres et j'aime rentrer chez moi chaque soir, un homme différent entre mes cuisses. Aujourd'hui, ce sera ce putain de barman. Et d'ailleurs, il revient vers moi, rouge de plaisir. Je cligne des yeux, continue de le regarder et me lève. J'attrape mon vers de tequila que je bois cul sec avant de reporter mes yeux vers lui. « Merci » que je lui dis en me mordant la lèvre. D'une main, je caresse sa cuisse, de l'autre sa joue, avant de l'embrasser à pleine bouche. Il y répond avec joie et commence alors un putain de baiser. Je lui attrape la main et le fais sortir de là, hélant un taxi par la même occasion. Je ne cesse de bouger ma langue dans sa bouche et le fait s'effondre sur la banquette arrière. Dix minutes de trajet et nous sommes arrivés à l'appart', espérons que Shane n'est pas là. Toujours occupée à l'embrasser, je monte les escaliers et ouvre la porte avant de foncer vers ma chambre. Là, je le fais basculer et me met à califourchon sur son torse.

Ma main arrive difficilement à ma commode à capotes. Trop occupée à l'embrasser, je la ballade dans le tiroir. Lampe de poche, bible, croix, tout y passe avant que je me rende compte de la triste vérité. Je laisse sortir un long « Fuuuuuck. » sonore et me laisse tomber aux côtés du barman-sexy. Celui-ci, un regard sadique aux lèvres s'approche de moi et continue à m'embrasser, déboutonnant mon pantalon en passant. Je le pousse une nouvelle fois et me redresse. « J'ai pas de capotes, merde ! ». Ce con continue de vouloir m'embrasser en commençant par mon épaule. Un peu plus violemment je le bouscule et il se renverse sur le lit. Les sourcils froncés, je sors de ma chambre en trombe, les yeux recouvert par mes cheveux. Je marmonne des insultes avant de rentrer agressivement dans quelqu'un. Un long « putain » sort de ma bouche alors que je relève la tête Shane. Elle tombe divinement bien ! Une main sur son épaule, mes yeux bleus se plongent dans les siens. « Shane, je t'en supplie, dis moi que t'as des capotes. Mon gars craint, j'lui fait pas confiance. J'voudrais éviter qu'il me refile une putain de MST. »