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Etheniel Delweet-Oak

je suis né au Texas ⱷ ma mère était infirmière et mon père menuisier ⱷ je suis fils unique ⱷ le début de mon enfance a été des plus heureux ⱷ puis, mes parents sont décédés dans un accident de voiture ⱷ j'avais sept ans lorsque la mère de ma sœur m'a adopté ⱷ ma cousine est celle qui a su m'apprendre la vie ⱷ je déteste parler de cette période de mon passé ⱷ je n'ai jamais été quelqu'un de très stable ⱷ j'aime l'adrénaline presque autant que la musique ⱷ à vingt ans, j'ai pris mon envol et ai atterri sur les terres du Nouveau-Mexique ⱷ ma tante m'appelle au moins une fois par semaine pour prendre de mes nouvelles ⱷ j'ai rencontré mon meilleur ami, Matthew, dans le bar où je travaille ⱷ j'ai entrepris des études dans une école de police à mon arrivée à Albuquerque ⱷ Matthew a perdu la vie dans un accident de voiture et je me suis alors rapproché de son petit frère ⱷ je déteste l'ordre, j'aime qu'il y ait de la vie dans une pièce ⱷ je n'ai jamais eu de relations sérieuses.

« C'est une blague ? » Silence à l'autre bout du fil. Je me redresse, attrape le combiné avec l'autre main et le dépose contre mon oreille gauche. Ma petite sœur - en réalité elle est ma cousine mais ses parents m'ont adopté à la mort de mes parents quand j'avais sept ans - éclate de son rire cristallin, je sais bien qu'elle imagine parfaitement la tête que j'ai en cet instant précis, bien qu'elle se trouve à des centaines de kilomètres de moi. Je ne sais même pas ce qu'elle fait en ce moment ; selon les dires de sa - notre - mère, elle s'est installée à Los Angeles avec sa conquête du moment et essaie toujours de percer dans une carrière d'actrice. « Delweet-Oak, t'es toujours là ? fait-elle avec un rire quelque peu pincé, comme si elle se retenait de se foutre de moi. Maman savait que tu aurais cette réaction. » Nouveau silence, je rechange d'oreille. « Hmm-hmm. » Je grogne en répondant à sa première question, éludant sciemment le restant de son assertion. « Vraiment ? Et qu'est-ce que devient ton charmant... ? » Elle pouffe. J'ai l'impression d'être retourné en arrière, un bond de cinq ans en arrière, quand elle n'avait encore que dix-sept ans. « Miguel ? Oh, tu sais... » J'attends la suite. Qui ne vient pas. « Non, je ne sais pas, soufflé-je en la poussant ainsi à poursuivre son récit. Susan m'a dit que tu t'étais installée avec lui, je pensais que c'était sérieux. » Cette fois, elle a fini de rire et pousse un grognement mécontent qui ressemble beaucoup aux miens. Comme quoi, les habitudes de famille ne se perdent pas dans la distance. « Hum, je ne savais pas que ton école de police t'apprenait à fliquer les relations. » Elle pousse un soupir, laisse passer quelques secondes. « Je pensais que ça te ferait plaisir. » Je grimace, navré qu'elle me sorte un argument de la sorte. Si j'appréciais la nouvelle à sa juste valeur ? Certainement pas, mais la surprise m'empêchait de m'en réjouir. « Je le suis. C'est juste... je commence en me levant du canapé où je suis installé depuis le début de notre conversation. Tu sais, Albuquerque, ce n'est pas Los Angeles. Je veux dire par là que peu d'actrices sont découvertes par ici. » J'entends un souffle qui témoigne du sourire qui fend son visage à cet instant ; je le devine sans le voir, ce beau sourire rayonnant. Alors, poussant par cet élan, je poursuis. « Qu'est-ce que quelqu'un comme toi viendrait faire ici ? » Elle semble réfléchir, mais la réponse arrive très rapidement. « Je boirai des mojitos et draguerai les hispaniques ! » Elle paraît fière de sa répartie et éclate du même rire qu'en début de notre conversation. Je capitule, j'abandonne, elle a gagné. Elle veut venir vivre avec moi ? D'accord. « A quelle heure arrive ton avion ? » Elle pousse un cri de victoire, m'assénant des invectives insignifiantes, mais touchant mon orgueil de grand frère trop faible pour lutter contre elle. « Il faut néanmoins que je t'explique deux ou trois choses : nous ne sommes pas au Mexique, ici. C'est toujours les Etats-Unis, tu sais... » Mais, déjà, elle ne m'écoute plus. Je parie qu'elle est occupée à faire ses valises.

Il est installé à la table que nous avons l'habitude de squatter. Je viens de terminer mon service au bar, là où je bosse à côté de mes cours à l'école de police. Le jeune homme passe ses soirées collé sur ce siège, à observer les femmes qui passent devant lui, à les étudier en devinant ce qu'elles ont envie d'entendre. Il m'aperçoit au travers de la vitre et me fait signe de me dépêcher, alors j'ouvre la porte du bar et je m'enfonce dans l'ambiance feutrée. Arrivant vers la table où il est assis, je prends place en face de lui. « Tu es en retard. » m'assène-t-il sans plus, ni moins, de cérémonie. Je lui adresse un regard en coin, lève les yeux au ciel en faisant signe au serveur. Il sait que je bois une bière. Puis, je me tourne vers mon ami et hausse les épaules en m'adossant contre la chaise. « Tout le monde n'a pas la chance d'avoir papa et maman qui assure les arrières. » Je rétorque en lui envoyant un regard sous-entendu. C'est toujours ainsi entre nous ; on sait qu'on s'apprécie bien, mais on le dit avec des piques. En réalité, ma relation avec son frère était beaucoup plus fraternelle, il était mon meilleur ami depuis de nombreuses années, mais il nous a quitté dans un accident de voiture et c'est ce qui m'a rapproché de celui qui me fait face. Ce dernier prend ses airs de garçon qui aspire à tout et qui peut tout avoir, ce regard qui me donne envie de me moquer de lui et qui m'émeut, parce que son frère était exactement comme lui. « Tout le monde n'a pas droit à une rente d'orphelin. » D'accord, c'est bas. Et quiconque nous écouterait penserait certainement qu'il est sans cœur, mais j'ai l'habitude, et je sais qu'il ne le dit pas à mal. D'ailleurs, je sais qu'il pense tout l'inverse. C'est comme ça qu'il est. C'est comme ça que nous sommes. « J'ai vingt-quatre ans. Ces histoires de rente, c'est fini depuis longtemps. » Il sourcille, prétend ne pas me croire, mais décide de changer le sujet. « J'ai entendu dire que la petite Oak... » Je me redresse violemment sur ma chaise. « Mains dans les poches, mon vieux ! » Hors de question qu'il touche à un seul cheveux de ma sœur ; il n'est même pas certain que je la lui présente, je ne sais que trop bien comment il traite les femmes. En réaction, il prend son air le plus innocent, que je contre en lui offrant une bière pour qu'il se taise. « Je te jure que... s'interrompt-il lorsque je lui assène un regard peu amène. Non, sérieux, Delweet. Je veux juste voir de quoi elle a l'air. » Il se défend bien. Mais je le connais encore mieux. « Jamais de la vie. » Je conclus en lui adressant un sourire triomphant.

Jeremy, dit Jem, vingt ans. Je vis en Suisse depuis mes treize ans ; avant ça, je vivais dans mon petit pays natal qui n'est autre que les USA. Qu'est-ce que je peux dire sur moi ? Je connais un peu votre administratrice vu que les forums, de nos jours, sont une petite famille et qu'on se retrouve tous un peu partout. (a) Hum, j'ai découvert le forum sur Bazzart : je l'ai même commenté en pensant que je ne m'inscrirais pas parce que je commence à retrouver une bonne collection de forum mais, en fin de compte, je n'ai pas résisté à son appel. Ah, sur Bazzart, je me fait connaître sous le pseudo music letter. Sinon, je suis étudiant et je vais bientôt avoir besoin de vous pour que vous m'empêchiez de penser aux examens !